La guerre de Sécession (1861-1865) amène une partie de l’élite financière du Canada et des États-Unis, qui fréquentait les places d’eau de la côte Atlantique, à changer ses habitudes. L’est du Québec devient une destination de choix. La clientèle américaine apprécie le dépaysement, bien sûr, mais aussi l’accès facile, la qualité des services et l’atmosphère plutôt décontractée. C’est sans compter que le coût de la vie dans l’est du Québec n’a rien à voir avec celui des stations balnéaires de la côte est américaine.
À partir du mois de juin, les hôteliers annoncent chaque année leurs établissements dans les journaux de Québec, de Montréal et de Toronto. Des journalistes du Canada anglais, des États-Unis et d’Angleterre publient des reportages flatteurs sur les attraits de l’est du Québec. C'est ainsi que de petites municipalités comme Cacouna, La Malbaie et Métis se transforment chaque été en stations balnéaires accueillant chacune plusieurs milliers de visiteurs.
Les compagnies de transport ont, quant à elles, de puissants outils publicitaires. La Richelieu and Ontario Navigation Company lance vers 1896 son fameux slogan From Niagara to the Sea, c’est-à-dire de la région du Niagara jusqu’à la mer. Il sera utilisé avec succès durant plusieurs décennies par la compagnie, qui possède l’hôtel Tadoussac et construit le premier manoir Richelieu (1899).
Ajoutez à ce portrait du tournant du siècle les havres qui abritent les bateaux de plaisance, les quais et les gares achalandés, les terrains de golf et de tennis, les boutiques de souvenirs et les imposantes villas : l’été, c’est ici que ça se passe!