L’élite anglophone qui commence à fréquenter les bords du Saint-Laurent au 19e siècle conserve son bagage culturel britannique, même si certains de ses membres habitent la colonie depuis plusieurs générations. Cette culture teinte leur regard lorsqu’ils visitent la région : des paysages, l’air salin et le climat frais, souvent brumeux, leur rappellent les côtes d’Écosse et d’Angleterre. Ils ont aussi l’impression de retrouver le paradis perdu, c’est-à-dire le Royaume-Uni d’avant l’industrialisation.
Plusieurs courants philosophiques et artistiques en vogue à cette époque (le ruralisme par exemple) opposent les bienfaits de la nature et de la vie à la campagne aux méfaits de la vie urbaine et de l’industrialisation. L’est du Québec regorge de paysages pittoresques où la nature, majestueuse, incite au recueillement. Les agriculteurs sont aussi une source d’inspiration, eux qui mènent une vie simple et saine, guidée par une foi profonde.
Voyager sur les rives du Saint-Laurent est l’occasion de revenir à l’essentiel, d’en prendre plein les yeux, mais également d’entrer en contact avec un environnement pur, qui aiguise à la fois les sens et l’esprit. Prendre les eaux, c’est partir en vacances, mais c’est aussi littéralement plonger dans une eau glacée... qui ne laisse personne indifférent!