À partir des années 1870, les stations balnéaires de l’est du Québec connaissent leur âge d’or. Elles deviennent le sujet principal de nombreux articles de journaux : au Canada français, les textes paraissent dans plusieurs journaux sous la plume d’Arthur Buies, par exemple, tandis qu’au Canada anglais et aux États-Unis, les articles sont publiés notamment dans le Montreal Gazette et le Harper’s New Monthly Magazine (New York).
Les guides touristiques du début du 20e siècle évoquent à la fois le confort des hôtels et la modernité du réseau de transport, tout en misant sur la beauté des paysages, la richesse de l’histoire locale et l’habileté des artisans locaux. Les compagnies de navigation choisissent souvent des auteurs de talent pour rédiger leurs guides à la présentation visuelle très soignée, où les « habitants » sont très typés. Aujourd’hui, ce sont des pièces de collection!
Dans un autre ordre d’idées, des reproductions d’articles, de journaux personnels ou de mémoires circulent sous la forme de manuscrits ou de photocopies dans les résidences d’été, car souvent ils n’ont jamais été publiés. Ils constituent un précieux héritage que les villégiateurs se lèguent d’une génération à l’autre.
Cette mémoire peut se transmettre d’une façon plus officielle : certains villégiateurs publient des ouvrages dans lesquels ils enrichissent l’histoire locale en y inscrivant l’histoire de leur communauté d’estivants. C’est le cas d’Alice Sharples Baldwin (Métis) et de Lewis Evans (Tadoussac). Cette tradition est encore vivante : Judy Carmack Bross a publié en 2015 un ouvrage sur les villégiateurs qui ont fait les beaux jours de La Malbaie.