Lorsque la villégiature débute dans l’est du Québec, le contexte politique du Bas-Canada est plutôt calme. Par contre, dans les années 1830 et 1840, les Canadiens français dénoncent les abus de pouvoir des autorités britanniques, à l’époque de la rébellion des Patriotes de 1837-1838. Est-ce que ce climat tendu nuit au développement de la villégiature?
En fait, depuis la Conquête de 1759-1760, l’aristocratie francophone locale et l’Église ont été maintenues en place et le quotidien des « habitants » a peu changé. Même si le monde des affaires et celui de la politique demeurent peu accessibles aux Canadiens français, il n’y a pas de soulèvement populaire dans l’est du Québec pour renverser la situation par la violence. Le contexte social fait aussi en sorte que plusieurs familles doivent choisir entre le pari de la colonisation (Témiscouata, Gaspésie, Saguenay/Lac-Saint-Jean, etc.) et celui de l’exode aux États-Unis, où ils devront travailler comme ouvriers dans les usines de textile.
L’arrivée de touristes et de villégiateurs apparaît alors comme un cadeau du ciel. On profite de l’apport économique d’une industrie touristique naissante. Aussi, les autorités locales voient d’un bon œil l’arrivée dans la région de personnages influents sur la scène politique. Du point de vue des voyageurs, l’est du Québec représente également une affaire : y résider ne coûte presque rien. Tout est moins cher qu’en ville, et de loin!