Musée du Bas-Saint-Laurent

Album de la famille Evans

Quelques personnes posent devant une grande résidence d'été ; un ouvrier est debout sur le toit.
Le cottage Brynhyfryd

Cette histoire débute avec William Rhodes (1821-1892). Né en Angleterre, Rhodes découvre le Bas-Canada en 1841 en tant que soldat. Lorsqu’il se retire de l’armée, cinq ans plus tard, il s’établit à Sillery (près de Québec), où il épouse Anne Catherine Dunn (1823-1911).

Rhodes devient rapidement un homme d’affaires influent : cofondateur de l’Union Bank of Lower Canada, il est aussi administrateur de plusieurs compagnies ferroviaires et investisseur dans l’exploration et l’exploitation de sites miniers. Il participe à la vie politique du Canada-Est et, plus tard, de la province de Québec, notamment comme député libéral.

C’est par l’intermédiaire de la famille Price, qui possède un moulin à scie à Tadoussac, que le colonel Rhodes et son épouse découvrent Tadoussac, vers 1850. Ils apprécient tant l’endroit qu’ils y font construire le cottage Brynhyfryd (« colline joyeuse », en gallois), en 1860.

Sur cette photographie, le cottage a déjà été agrandi. Il appartient alors à Nan Rhodes Williams (assise à droite) et à son époux, l’évêque anglican Lennox Williams.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Une vingtaine de personnes de tout âge posent devant une tente.
Un lieu de réunion

La vieille dame au centre de la photographe est Anne Catherine Dunn. Elle est ici entourée de sa famille et de ses amis (familles Rhodes, Morewood, Evans, Williams). Anne Catherine a donné naissance à neuf enfants. Aujourd’hui, elle compte une centaine de descendants. Plusieurs d’entre eux sont toujours très attachés à Tadoussac.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Trois jeunes femmes lisent devant le feu d'un foyer en pierre des champs.
Le cottage Brynhyfryd, vu de l’intérieur

Le cottage offre tout le confort nécessaire à ses occupants, même s’il ne possède pas l’électricité avant le début des années 1940.

La décoration intérieure s’harmonise à l’aspect rustique de la résidence. Les bibelots sont nombreux sur les murs, les meubles, le manteau de la cheminée, jusque sur le dessus du piano. C’est la mode, à l’époque victorienne!

Le cottage est agrandi au fil des ans. Incendié en 1932, il sera reconstruit dès l’année suivante, lui permettant d’accueillir, encore aujourd’hui, les fidèles villégiateurs de Tadoussac.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Dix personnes posent au pied de dunes de sable, assis près d'un amoncellement de morceaux de bois.
Les dunes de Tadoussac

Les villégiateurs apprennent dès leur jeune âge à explorer les environs de Tadoussac. Le moulin Baude, un site abandonné, est très apprécié pour les pique-niques. Tout près se trouve une grande sablière qui descend vers le fleuve : des générations de jeunes et moins jeunes s’y sont amusés à dévaler la falaise de sable comme s’il s’agissait d’une pente enneigée, parfois même en ski ou en traîneau!

Cette photographie montre notamment, à droite, Francis et Armitage Rhodes (tous deux fils de William et Anne Catherine), leurs enfants, ainsi que des membres de la famille Morewood.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com

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Quelques personnes posent devant une maison d'habitant construite en pièces sur pièces. Deux chevaux sont au repos.
L'aide des « locaux »

William Rhodes aime pêcher sur la rivière Marguerite, tout comme ses amis qui ont construit leurs propres cottages à proximité du sien. L’amour de la pêche s’est d’ailleurs transmis à plusieurs descendants de ces villégiateurs.

Sur cette photographie, on aperçoit Godfrey Rhodes (1850-1932), fils des premiers Rhodes, qui a eu comme résidence le domaine Cataraqui, à Sillery. Il aime chasser avec M. Poitras, dont on voit ici la maison.

Le saumon étant très abondant dans la région, le poissonnier ambulant l’offre à petit prix : le poisson se trouve fréquemment au menu des villégiateurs. Pour agrémenter les repas, on cuisine souvent avec de petits fruits sauvages vendus par des enfants du coin, qui viennent proposer, pieds nus, leur récolte aux villégiateurs.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Un groupe de vacanciers pose sur le pont d'un petit bateau.
La navigation de plaisance

À Tadoussac, la navigation de plaisance est un plaisir partagé par plusieurs estivants. Certains possèdent leur propre embarcation, d’autres louent des bateaux et paient pour de courtes expéditions. « Benny » Caron est l’un de ceux qui prennent des passagers. Il les fait monter sur son yacht Laura, long d’une quarantaine de pieds.

Dans les années 1920, la location d’un bateau, y compris les repas et les services du capitaine et d’un membre d’équipage, coûte environ 20 $ par jour. Même à l’époque, ce n’est pas cher… pour qui peut se le permettre.

Cette photographie présente plusieurs membres des familles Morewood, Campbell, Rhodes, Williams et Wallace. Avez-vous remarqué que trois des jeunes à l’avant-plan tiennent des appareils photographiques portatifs?

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Un adulte aide un enfant habillé en matelot à mettre à l'eau son bateau jouet.
L'indispensable Majorique

L’enfant que l’on voit est Robert Lewis Evans (1911-1988). Il lance ici son premier Lower St. Lawrence Yawl, un jouet construit par Majorique Gagné.

Gagné est l’homme à tout faire engagé par le père de Robert Lewis, pour entretenir le cottage familial ou pour aider lors d’expéditions de chasse ou de pêche. Enfant, il avait été porteur d’eau à la maison d’été de lord Dufferin. Son épouse travaille également auprès des estivants, offrant ses services pour faire leur lessive.

Toute sa vie, Robert Lewis Evans passera ses étés à Tadoussac. Ce professeur d’anglais aime écrire, de courts récits d’aventures aussi bien que l’histoire de la villégiature à Tadoussac, bien décrit dans Tides of Tadoussac (1982). Ses liens avec la famille Rhodes se nouent en 1944, alors qu’il en épouse une descendante, Betty Morewood.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Bateau à voile de plaisance dans une baie, avec son capitaine et un chien.
Les « Lower St. Lawrence yawls »

Robert Lewis Evans a possédé plusieurs bateaux de plaisance, dont le Bonne chance, du type Lower St. Lawrence Yawl. Ce type d’embarcation se caractérise par sa voile située directement à l’arrière du bateau, qui le rend très maniable.

Robert Lewis aime non seulement naviguer, mais aussi faire l’entretien des bateaux, les réparer, avec le soutien d’artisans locaux très compétents. Il suit la trace de son père, et ses propres enfants poursuivront la tradition. Le Bonne chance existe toujours, entreposé à Tadoussac en attendant de meilleurs jours.

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Des adultes d'âge mûr prennent le thé sur la galerie d'un camp très rustique.
Le camp du cap à Jack

Ce camp a été construit par Dean Lewis Evans, sur un rocher qui surplombe d’environ 25 pieds la rivière Saguenay, vers 1911. Uniquement accessible en bateau, il est le lieu idéal pour pêcher et chasser en toute tranquillité. De construction simple, il compte deux chambres : l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes.

Dans les années 1920, les bateaux à moteur sont devenus plus populaires et plusieurs vandales saccagent le camp. Après plusieurs tentatives pour le protéger des intrusions, les Evans doivent se résigner à le démanteler.

De nombreux enfants s’y sont amusés. C’était un endroit sécuritaire où apprendre à tirer de la carabine… Ça ne s’oublie pas!

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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Un garçon se tient au mât d'un bateau de plaisance, non loin de la rive.
La relève

Le jeune homme qui pose fièrement est Tom Evans, auteur du site Internet Tides of Tadoussac qui décrit en photographies l’histoire de la villégiature à Tadoussac.

On trouve actuellement plus d’une quarantaine de cottages à Tadoussac, dont une proportion importante appartient aux descendants des Rhodes et des Evans.

Depuis les années 1930, la traverse Baie-Sainte-Catherine–Tadoussac rompt l’isolement de Tadoussac. On peut s'y rendre en automobile, ce qui permet d’éviter le long trajet Montréal–Tadoussac en bateau qui, à l’époque, dure environ 22 h. Il est plus facile d’y séjourner pour quelques jours…

Fait à noter: selon le port des shorts auraient été interdit par le conseil municipal de Tadoussac jusqu’aux années 1930!

Collection Evans, www.tidesoftadoussac.com.

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